Une terre à vifRoman
Collection Ecritures 2022 Dans les années 70, les paysans du Larzac s'opposent au projet d'agrandissement du camp militaire implanté sur le plateau. Leur lutte s'appuie sur trois éléments : le collectif, la non-violence et l'imagination assortie d'un zeste d'humour. Un jeune couple milite pour la cause : Lucien, photographe idéaliste et Eva, artiste tapissière pragmatique. Après l'abandon du projet en 1981 avec l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand , le Larzac s'ouvre à d'autres causes. Lucien et Eva projettent d'y créer un centre pour la paix Extrait de Une terre à vif La foule entonne la chanson du Larzac. La presse mitraille. Le ciel s’obscurcit, l’orage menace et prend finalement le parti de s’éloigner quand les paysans rendent solennellement leur livret militaire dans une ambiance houleuse. Les 103, fiers d’eux-mêmes se congratulent et retournent sur le plateau. Arrivés sur le causse, ils se livrent à un rituel qui devient leur marque de fabrique : un buffet collectif et festif. Ces saucissonades paysannes entretiennent la cohésion du groupe et favorisent l’émergence de nouveaux coups d’éclat. Goscinny et Uderzo n’auraient-ils pas emprunté aux paysans du Larzac ce rituel d’un banquet final qui ponctue la fin de chacun de leurs récits narrant les aventures d’Astérix ? Peu de temps après, un jeune moustachu que beaucoup compareront à Astérix investit le Larzac. Il s'agit de José Bové, contestataire anarchiste, lecteur de Bakounine, partisan de l'écologie politique et de la décroissance telles que les développe l'un des ses anciens professeurs et maîtres à penser, le sociologue Jacques Ellul. En 1976, José Bové s'installe avec sa femme au village de Montredon dans une fermé délaissée par l'armée et prend activement part à la lutte. Au cours de ces ripailles de bon aloi, les acteurs de cette odyssée paysanne magnifient leurs prouesses. La bonne bouffe et le vin de pays aidant, les exploits sont transformés et amplifiés pour enrichir le mythe du Larzac avec son triptyque gagnant : Le collectif, la non-violence, l’imagination. Les soirées festives se terminent par la chanson du Larzac et son refrain gouleyant dans des gosiers avides d’exploits. La fête chasse les nuages noirs mais ne saurait dissiper les doutes qui s’amoncellent dans le cœur et les esprits. |